Écozone Louvain
La distribution urbaine de demain sera efficace et écologique
À l’aide de vélos cargos électriques et d’un réseau intelligent de distributeurs de colis, bpost œuvre pour un monde plus durable. Dans ses Écozones, l’entreprise livre le courrier et les colis de manière neutre en carbone et propose à tous les citoyens un point de retrait dans un rayon de 400 mètres. Comment ce projet est-il vécu à Louvain, près d’un an après son lancement? Témoignages.
Une initiative importante pour rendre la ville climatiquement neutre.
Louvain est une ville avec des ambitions climatiques claires. C’est pourquoi David Dessers, échevin de la mobilité, a accueilli l’Écozone avec enthousiasme. “Louvain est une ville très compacte mais en forte croissance, et, malheureusement, avec uneaugmentation du trafic qui accompagne cette croissance. La seule façon de garder la ville viable est d’appliquer une politique bien pensée et orientée vers l’avenir. L’Écozone est un bel exemple de logistique urbaine durable et correspond parfaitement à nos ambitions.”
David reçoit de nombreuses réactions positives. “Les voitures et vélos électriques ne passent pas inaperçus dans les rues. Nos citoyens peuvent ainsi constater de leurs propres yeux les efforts que nous consentons pour que la ville reste saine et durable. Les distributeurs automatiques de bpost sont disponibles un peu partout et aisément accessibles. Ils font partie des points ‘mobi’, des lieux où nous proposons plusieurs formes de mobilité partagée et qui, grâce aux distributeurs, sont devenus encore plus intéressants. Cela nous permet de réduire les déplacements en ville et de les rendre plus écologiques.”
L’échevin demeure cependant vigilant. “Les distributeurs occupent de l’espace dans le domaine public. Nous devons donc veiller à ce que la ville ne soit pas envahie. Mais en règle générale, nous sommes très contents de l’Écozone. Elle fait réellement partie des initiatives indispensables pour franchir le pas vers une logistique urbaine durable et faire en sorte que la ville devienne climatiquement neutre.”
J’apporte mes colis à un distributeur automatique au bout de la rue. Je n’ai plus besoin de mon véhicule.
Liselotte Strick exploite un salon de beauté au centre-ville de Louvain. Elle envoie et reçoit régulièrement des colis pour sa boutique en ligne. L’Écozone lui a rendu la vie beaucoup plus facile. “Auparavant, je perdais facilement trois quarts d’heure pour apporter mes colis au bureau de poste. Aujourd’hui, je vais jusqu’à un distributeur de colis, au bout de la rue. En 10 minutes, tout est réglé! Je n’ai plus besoin de véhicule et je ne dois plus tenir compte des heures d’ouverture. Je profite aussi de ce moment-là pour promener mon chien (elle rit). La plupart de mes clients louvanistes préfèrent recevoir leurs colis dans un distributeur; ils peuvent ainsi aller le chercher au moment qui leur convient le mieux.”
Liselotte se dit convaincue à la fois par la facilité et la durabilité du système. “Dans mon salon, je travaille avec des cosmétiques et des produits de beauté naturels. Mes clients et moi-même sommes donc sensibles à l’aspect durable des choses. Or, les vélos cargos électriques utilisés par les facteurs sont plus compacts et surtout silencieux. Bref, je pense que cette initiative est très réussie.”
C’est amusant de voir que nous sommes devenus une véritable attraction pour les gens dans la rue.
Pour les facteurs louvanistes comme Nico Hoobergs, cette nouvelle façon de travailler a un impact majeur sur l’emploi du temps. “Autrefois, je devais préparer tous les grands colis à temps pour qu’un chauffeur vienne les enlever. Désormais, je les transporte moi-même dans mon vélo cargo électrique.”
Nico vu les choses évoluer au fil de ses 31 ans de carrière de facteur. Son travail a changé, tout comme la ville. “Louvain est une ville universitaire avec un centre très compact. Le plan de circulation écologique a certes de nombreux avantages, mais il est devenu plus difficile de se déplacer en voiture. Si nous devions distribuer le courrier en voiture, nous serions complètement bloqués à 10 heures! Grâce au vélo cargo, nous pouvons nous faufiler partout et tout est très accessible.”
Au début, le passage du vélo au vélo cargo a demandé un temps d’adaptation, même si les avantages se sont révélés considérables. Chaque jour, Nico apprend de nouvelles choses sur la façon de remplir sa remorque… ce qui n’est pas une sinécure, car le volume n’est jamais le même. “C’est amusant de voir que nous sommes devenus une véritable attraction pour les gens dans la rue. Et comme ma photo a été publiée dans le magazine de la ville de Louvain, les gens me reconnaissent. Il arrive souvent qu’ils m’arrêtent pour voir à quoi ressemble l’intérieur de la remorque.”
Amélioration de la qualité de l’air et de la qualité de vie
La cellule de recherche MOBI de la VUB évalue les gains de durabilité de l’Ecozone de Malines à 32% par rapport à la situation antérieure, en tenant compte des émissions, de la pollution de l’air, de la pollution sonore, des kilomètres parcourus et des embarras de circulation. Concrètement: une réduction de 97% des émissions de CO2 et 77% des particules fines. Grâce à l’utilisation de davantage de vélos, les distances parcourues en ville en camionnettes ont été réduites de 164 km par jour. En outre, la flotte ‘verte’ est plus silencieuse, avec une baisse de 49% du nombre de décibels. Le comportement des habitants a également été mesuré: la réduction du nombre de déplacements des clients a permis d’économiser 0,6 tonne de CO2, ce qui représente une baisse de 86%.